Depuis 20 ans, Angers est au cœur de l’innovation végétale grâce à la présence du siège de Végépolys Valley. Depuis sa création en 2005, le pôle de compétitivité a accompagné plus de 1 300 projets valorisés à hauteur de 4 milliards d’euros. Interview de sa présidente Flavie Delattre.
Pouvez-vous nous présenter Végépolys Valley qui célèbre en 2025 ses 20 ans d’existence ?
Basé à Angers, Végépolys Valley est un des 55 pôles de compétitivité français labellisés par l’Etat qui les a créés il y a 20 ans. Fruit de la fusion en 2019 de Végépolys et de Céréales Vallée, il est désormais le seul pôle spécialisé en matière de végétal.
Il fédère donc toutes les filières du secteur en offrant sur l’ensemble de la chaîne de valeur du végétal, c’est-à-dire de la semence à la commercialisation des produits, un lieu d’échanges, de formation, de recherche et de mutualisation de moyens. Végépolys Valley accompagne le développement de projets innovants dont ont besoin les professionnels pour renforcer leur compétitivité dans un secteur devenu hyperconcurrentiel au niveau mondial.
En permettant un accès large aux résultats de nos recherches, le pôle joue un rôle essentiel de démocratisation de l’innovation.
Qui adhère à Végépolys Valley ?
Avec nos 700 adhérents, Végépolys Valley est le quatrième pôle de compétitivité le plus important. Nous rayonnons et sommes présents sur l’ensemble du pays mais plus particulièrement dans quatre régions : Pays de la Loire, Bretagne, Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes.
80 % de nos membres sont des entreprises dont deux tiers de TPE/PME. Cela garantit notre ancrage territorial et nous permet de bénéficier de remontées directes du terrain. Les autres adhérents sont des organismes professionnels, des centres de recherche, des collectivités…
Quel bilan en 20 ans ?
Tout d’abord un bilan chiffré assez impressionnant. Depuis 2005, Végépolys Valley a accompagné plus de 1 300 projets valorisés à hauteur de 4 milliards d’euros. Grâce au pôle, près de la moitié de ces projets a bénéficié de 640 millions d’euros d’aides publiques.
Ces projets ont permis des avancées majeures en matière de connaissance des plantes et du microbiote du sol. Ils ont également apporté des solutions concrètes à nos adhérents dans de nombreux domaines : adaptation au changement climatique, accélération de la transition agroécologique, diversification des usages alimentaires et non-alimentaires, développement de la compétitivité, pérennité des entreprises…
Pouvez-vous nous donner quelques exemples précis d’actions innovantes actuellement accompagnées ?
Trois exemples très différents permettant de montrer l’étendue de nos interventions : la création d’un prototype de planteuse de bulbes d’oignons, le développement de cosmétiques capillaires à base de jus de fruit et de légumes frais et la mise au point d’un pain « traditionnel » destiné à des populations intolérantes.
En 20 ans, qu’est-ce qui a changé dans les métiers du végétal ?
Il faudrait presque retourner la question et se demander plutôt ce qui n’a pas changé tellement les bouleversements ont été nombreux… En outre, le végétal affronte de plein fouet toutes les crises qui frappent de manière répétée notre planète : Ukraine, crise énergétique, dérèglement climatique, tensions géopolitiques…
A cela s’ajoutent des difficultés structurelles de recrutement. Cette insécurité multifactorielle conforte plus que jamais notre rôle d’acteur central. En effet, ensemble, on réfléchit mieux, on anticipe mieux et on permet à nos adhérents de ne pas affronter seul ces multiples soubresauts et ainsi trouver à la fois des solutions aux problèmes rencontrés et des opportunités de développement grâce au réseau.
Mais ces crises à répétition ne mettent-elles pas en danger l’existence même du secteur ?
Il est certain qu’il faut toujours être très vigilant. Le dérèglement climatique avec ses gelées tardives, ses hyper-sécheresses ou encore ses pluie torrentielles est évidemment source de grandes inquiétudes et nécessite une grande adaptabilité de certaines cultures.
Néanmoins, je veux aussi apporter un message d’espoir. Le végétal sous toutes ses formes est un élément central de la solution dans énormément de questions essentielles, je dirais même existentielles, qui se posent aujourd’hui : la souveraineté nationale et européenne en termes d’alimentation et de santé, le bien-être des populations, l’adaptation face au changement climatique ou la végétalisation des espaces urbains… Le besoin de végétal est donc partout. Plus que jamais, le végétal c’est l’avenir.
Quelle est la place d’Angers et de son territoire pour Végépolys Valley ?
Evidemment, Angers tient une place particulière. C’est le siège de notre organisation. Sur la quarantaine de salariés que compte le pôle, la moitié est basée à Angers.
Ça me permet d’avoir un petit mot pour Gino Boismorin, directeur général de Végépolys Valley et personnalité importante du végétal en Anjou. Il joue un rôle essentiel dans la structuration et la réussite du pôle de compétitivité. Angers est aussi au cœur d’un territoire et d’une région pivot en matière de végétal : numéro un de l’horticulture, pôle de formation et de recherche de niveau international, territoire clé en matière de semences…
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En outre, Angers, numéro un au classement des villes vertes de France, est une vitrine de la présence du végétal en ville et les collectivités angevines sont des partenaires de choix dans nos actions. Tout cela pour dire que Végépolys Valley est bien à Angers.
Bio express de Flavie Delattre
A 31 ans, elle est agricultrice à proximité d’Orléans (45) où elle est installée depuis 2020. Elle y produit du blé, de l’orge, du colza, du maïs, des asperges et du miscanthus sur une exploitation de 140 hectares. Elle est titulaire d’un BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise Agricole). Administratrice du Groupe coopératif agricole et agroalimentaire Axereal (11 000 agriculteurs, siège basé à Olivet dans le département du Loiret) depuis 2020, elle en est la représentante au sein de Végépolys Valley depuis 2021. Elle est présidente de Végépolys Valley depuis juin 2023.
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Légende grande photo : Pour célébrer les 20 ans du pôle de compétitivité, ont été réunis en avril 2025, au Clos Lucé à Amboise, les présidents et directeurs de Végépolys, de Céréales Vallée et de Végépolys Vallée depuis 2005. Crédit des photos : Léonard de Serres.
Publié le 27 août 2025
