Angers Loire Métropole finance la recherche angevine par l’intermédiaire d’Aldev. Nous vous proposons une série de portraits de chercheurs et chercheuses accompagnés par la collectivité. Quatrième opus : Pierre Parpay, 25 ans, qui cherche les arbres les mieux adaptés et les plus rafraîchissants pour les villes. (4/6)
Pour faire face au changement climatique, l’arbre est aujourd’hui plus que jamais un allié incontournable des villes. Mais encore faut-il savoir quelles espèces planter.
« L’enjeu de mes recherches est d’aider les aménageurs et gestionnaires dans la sélection d’essences d’arbres en ville pour répondre aux problématiques de surchauffe, et ce malgré les contraintes liées au manque d’eau », explique Pierre Parpay.
Thèse sur le stress hydrique
Le jeune chercheur entame sa deuxième année de thèse intitulée : « Aptitude de différentes espèces d’arbres à réduire la chaleur en ville dans des conditions de disponibilité en eau contrastées ». La soutenance est envisagée pour fin 2027.
Menée au sein de l’Institut Agro d’Angers sur le campus de Beille-Beille, ses recherches nécessitent un important travail d’évaluation mené sur le terrain et le temps long.
Quatre rues reconstituées en miniature
Pierre Parpay fréquente donc assidûment un dispositif expérimental composé de quatre rues à échelle réduite reconstituées sur le campus du végétal.
Chacune de ces rues accueille une espèce différente choisie pour sa diversité biogéographique, son usage courant en milieu urbain et son potentiel d’adaptation au changement climatique. Il s’agit du pommier d’ornement, du micocoulier de Provence, du charme commun et du tilleul à petites feuilles.
Sur ce dispositif, le jeune chercheur a mené des relevés bioclimatiques et écophysiologiques afin d’évaluer le comportement des arbres en contexte urbain.
Une collaboration étroite avec la Ville d’Angers
Soutenu par Angers Loire Métropole, le chercheur collabore également avec la direction Parcs et Jardins de la Ville d’Angers. Avec ses plus de 210 000 arbres répartis sur l’ensemble de ses espaces végétalisés, Angers dispose d’un patrimoine arboré remarquable.
Les 19 500 arbres d’alignement font notamment des rues d’Angers un exceptionnel terrain d’expérimentation pour le jeune chercheur. Ce dernier suivra ainsi en conditions réelles le comportement d’arbres matures. Il les a sélectionnés à la fois parce qu’ils étaient dans une bonne configuration et parce que leur espèce est similaire aux arbres des rues à échelle réduite.
Compilation de nombreuses données
Grâce à son partenariat avec la collectivité, Pierre Parpay bénéficie d’échanges privilégiés avec les équipes techniques et d’un accès à certaines données : cartographie des arbres, gestion de l’arrosage, installation de capteurs…
Et l’ensemble de toutes ces données, il doit réussir à les ventiler dans des tableaux complexes, à entrées multiples. Ce travail d’analyses croisées doit permettre de définir scientifiquement et en fonction des contextes urbains quelles sont les bonnes espèces à la fois résistantes et sources de fraîcheur.
De la forêt à la ville
Originaire de Tours, Pierre Parpay a toujours adoré les arbres. Enfant, sa passion pour les forêts est née au fil des nombreuses promenades familiales.
Souhaitant en faire son métier, le jeune homme effectue un stage en foresterie. Mais l’expérience, loin de ses attentes, le pousse à reconsidérer son orientation. Lui est alors présenté un sujet d’avenir auquel il va immédiatement accrocher : l’arbre en ville.
Au cours de son cursus à l’Institut Agro d’Angers, il se spécialise donc logiquement en Ingénierie des espaces végétalisés urbains.
Accompagnement de la collectivité
Dans le cadre de ses travaux de recherche doctorale, Pierre Parpay a bénéficié d’une allocation de thèse d’un montant de 52 080 €, attribuée par Angers Loire Métropole par l’intermédiaire d’Aldev.
Les autres portraits de la série de chercheurs et chercheuses :
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Légendes photos. Grande photo : Pierre Parpay tenant un poromètre, un appareil qui mesure combien une feuille « respire » en observant l’ouverture de ses pores. À l’arrière-plan, l’expérimentation à échelle réduite menée sur le campus de Belle-Beille, avec les quatre espèces sélectionnées. Première petite photo : Pierre Parpay utilise un poromètre pour mesurer la respiration d’une feuille de charme. Seconde petite photo : Dispositif de mesure installé sur une rangée de charmes.
Publié le 22 octobre 2025

