Une tyrolienne au dessus de la Maine. C’est avec cet événement spectaculaire que la corderie Courant célèbrera ses 200 ans d’existence le 18 septembre. Une incroyable longévité pour cette entreprise familiale angevine.

Le 18 septembre 2025, 200 personnes feront le grand saut et survoleront la Maine en tyrolienne entre la terrasse du théâtre Le Quai et l’autre berge côté château.

La corde utilisée pour cet événement festif et spectaculaire sera évidemment une corde Courant. La corderie angevine célèbrera ainsi ses 200 ans d’existence. Née en 1825, la société est certainement la plus ancienne entreprise industrielle du territoire angevin encore en activité.

De plus, la corderie est une entreprise familiale avec, à sa tête, Nicolas Courant, la huitième génération de dirigeants. L’entreprise peut donc prétendre à faire partie du club hyper sélect des Hénokiens, l’association internationale des entreprises familiales et bicentenaires qui ne compte qu’une cinquantaine de membres à travers le monde.

 «Innover à chaque génération»

« Innover à chaque génération est le secret de notre longévité, » précise Nicolas Courant. Le territoire angevin comptait, au début du 20e siècle, pas moins d’une vingtaine de corderies qui transformaient le chanvre cultivé sur les bords de Loire.

La plus célèbre était les établissements Bessonneau dont les effectifs dépassaient les 10 000 ouvriers dans les années 1920 ! Beaucoup plus modeste, Courant fabriquait des tresses et cordages pour les filets de pêche.

Un siècle plus tard, Courant est la seule corderie angevine « survivante ». Dans les années 1960, Marcel Courant comprend la révolution que représente le nylon, une matière synthétique 5 fois plus résistante que les matériaux naturels jusqu’ici utilisés. Un virage raté par Bessonneau qui disparait au milieu des années 1960…

L’entreprise résiste à la mondialisation

Nouveau tournant dans les années 1970, « nous avons investi le secteur de la verticalité, » explique Nicolas Courant. La corderie collabore alors avec EDF dont les opérateurs installent les nombreux pylônes dédiée à la haute tension.

L’arrimage sécurisé des travailleurs en hauteur devient le cœur de métier de l’entreprise et représente aujourd’hui 80% de son activité.

Cette spécialisation permet à Courant de résister à la mondialisation qui fait, qu’aujourd’hui, il ne demeure en France qu’une poignée de corderies et une quinzaine en Europe.

« Le zéro défaut, notre signature »

« Le zéro défaut est notre signature, insiste Nicolas Courant. Nous n’avons pas le choix, la vie d’une personne est à chaque fois en jeu. »

Nombreux sont aujourd’hui les pompiers (notamment ceux de Paris), les élagueurs, les nettoyeurs de monuments ou les alpinistes à être équipés de cordages fabriqués dans l’usine du boulevard de l’Industrie à Angers.

La moitié du chiffre d’affaires à l’export

Le développement à l’international est le moteur de croissance de la dernière décennie. « Aujourd’hui, l’export représente la moitié de notre chiffre d’affaires et la demande continue de croître, » remarque le dirigeant.

Les 35 salariés fabriquent chaque jour 20 kilomètres de corde. Une production en hausse que Nicolas Courant souhaite voir doubler d’ici à cinq ans.

Une extension de l’atelier est donc programmée en 2026. L’entreprise va ajouter 800 m2 à ses 5 000 m2 et doubler l’équipement en machines de tressage, l’étape centrale de la fabrication de la corde avec son âme et sa gaine.

De quoi permettre à Courant d’ajouter de belles années supplémentaires à son incroyable compteur.

En savoir plus

le site de la corderie Courant

Légendes. Grande photo : visite de l’entreprise à l’occasion de la présentation de l’événement Made in Angers.  Photo portrait : Nicolas Courant, huitième génération de dirigeant de la corderie, avec une des salariés. 

Publié le 10 septembre 2025