Le 6 octobre, VoltR a inauguré sa première usine au sein du technocampus angevin de l’électronique et de l’IoT *. L’entreprise affiche de grandes ambitions en matière de reconditionnement de batteries.

Il y avait beaucoup de monde pour l’inauguration de VoltR, hébergé au sein du Technocampus électronique et IoT. Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique, avait fait le déplacement à Verrières-en-Anjou. Personne ne voulait rater la naissance de ce qui pourrait bien rapidement devenir un champion de la croissance verte.

Devenir le leader européen

Aujourd’hui, VoltR ne compte qu’une dizaine d’employés mais l’entreprise affiche clairement l’ambition d’être dans les prochaines années le leader européen de la filière dont elle est pionnière : le reconditionnement des batteries au lithium.

« Le reconditionnement ce n’est pas la même chose que le recyclage, tient à préciser Alban Régnier, le président de VoltR. Il s’agit de garder un maximum de la valeur initiale de la batterie et non d’en séparer les matériaux pour relancer un processus complet de fabrication. »

Une deuxième vie aux composants

VoltR redonne une deuxième vie aux composants de la batterie. L’entreprise souhaite donc récupérer un maximum de batteries lithium usagées : celles des vélos, scooters ou trottinettes électriques, celles également des outils portatifs, des smartphones et également, sans surprise, des ordinateurs portables…

En effet, Alban Régnier, ancien étudiant de l’Escca, est aussi un des fondateurs d’Okamac, le champion national basé à Angers de reconditionnement des ordinateurs portables de marque Apple.

VoltR veut revaloriser ces batteries car elles sont généralement estimées défaillantes quand elles passent sous un seuil de 80 % ou 60 % de leur capacité initiale. On est donc très loin du 0 %.

Aussi performante qu’une batterie neuve

En simplifiant, VoltR démonte les batteries et reconstitue avec leurs éléments encore en bon état de nouvelles batteries ayant les mêmes niveaux de performance et de certification que ceux d’une batterie neuve.

« Il faut prendre conscience que le plus grand gisement de lithium au monde est aujourd’hui en Europe, au fond des poches des Européens, explique Alban Régnier. 80 % du coût économique et 70 % de l’impact environnemental de la fabrication d’une batterie classique proviennent de l’extraction des matériaux et de la fabrication des cellules. » Deux actions que VoltR n’a pas à réaliser.

200 emplois envisagés à Angers

Il est estimé aujourd’hui que le cycle de vie des batteries représente à lui seul pour la France plus de 1% de son empreinte carbone. La démarche très vertueuse engagée par VoltR séduit donc énormément. « On croule sous les demandes, constatent les dirigeants de VoltR. On a développé des partenariats avec Leroy-Merlin, Somfy ou plus localement Pony. »

Par conséquent, ce qui a été inauguré le 6 octobre au sein du technocampus n’est que la première brique du plan de développement de VoltR. « Aujourd’hui nous sommes une douzaine, moitié à Angers, moitié en région parisienne, précise François Mallet, le cofondateur de l’entreprise. En fin d’année 2023, on devrait être une trentaine à Angers, 70 dans un an et on vise les 200 dans un nouveau site en 2025. »

Quatre usines en Europe

Et l’entreprise ne pense pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous envisageons l’ouverture de trois autres sites en Europe. Il s’agit d’être cohérents avec les principes de l’économie circulaire et donc d’être au plus près de nos gisements et de nos marchés », concluent les dirigeants.

(*) IoT = internet of things = internet des objets, c’est à dire le processus de connexion des objets à internet.

EN SAVOIR PLUS : site internet de VoltR

Légendes photos. Grande photo. François Mallet, le cofondateur de VoltR, présente l’entreprise lors de la visite inaugurale. Photo coupure de ruban. A droite de Christophe Béchu, Alban Régnier et François Mallet, les deux cofondateurs de VoltR.

Publié le 9 octobre 2023